Une grande médaille d’or et révélation pour le cognac DEAU Napoléon Cigar Blend

Depuis plusieurs générations, la famille Bru Legaret possède et exploite un domaine viticole au cœur de la région de Cognac, à Sireuil et plus précisément « Aux Moisans ». On y élabore les précieuses eaux-de-vie des 3 marques de cognac Deau, Moisans et Roland Bru. 

Le cognac DEAU Napoléon Cigar Blend a été distingué d’une grande médaille d’or et révélation du concours Spirits Selection 2019. Entretien avec Olivier Petit, directeur commercial de la distillerie des Moisans.

1. Vous attendiez-vous à ce prix ? Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

Un gros travail sur la qualité des produits a été réalisé avec le maître de chai ces dernières années, c’est indéniable. Nous savions que nous avions fait du bon travail, nous avions besoin de savoir si nos cognacs étaient reconnus par la profession et les consommateurs. Un besoin de se juger, mais également la recherche d’une reconnaissance. Nous faisons très peu de concours, juste l’un ou l’autre en France, nous ne nous attendions pas à un tel résultat. Nous sommes donc très heureux. Nous avons développé ce cognac Napoléon pour les amateurs de cigares, il est assemblé majoritairement à partir de crus de Petite Champagne et de Fins Bois.

Les commentaires du jury de dégustation sont particulièrement élogieux : « Teinte ambrée profonde. Arômes profonds et brillants de bois, de fruits secs et de cuir. Bouche luxueuse et veloutée, totalement dépourvue d’astringence. L’évolution vers le rancio est superbement réalisée, et offre une complexité de rêve. La richesse et la complexité des saveurs et des arômes exhalés par ce Cognac nous invitent à partir sur un formidable voyage propice à l’éveil des sens. Un après-midi printanier aérien mis en bouteille !

….Nous avons développé ce cognac Napoléon pour les amateurs de cigares, il est assemblé majoritairement à partir de crus de Petite Champagne et de Fins Bois…

2. La distillerie des Moisans a obtenu 1 médaille d’Argent, 3 médailles d’Or, et 3 Grandes médailles d’Or (dont le Cigar Blend – Révélation). C’est une performance historique pour une maison de cognac au Concours Mondial de Bruxelles. Comment expliquez-vous cela?

Nous avons la chance d’avoir un excellent maitre de chais, un véritable passionné. Sa patte  est indéniable sur la distillation, l’élevage et l’assemblage. Nos alambics ne sont pas totalement automatisés, car nous pensons que la main de l’homme est très importante. Les produits embouteillés sont le résultat de multiples essais, de nombreuses dégustations, pour arriver aux produits finaux. Nous cherchons à développer des cognacs, ronds et longs en bouche, agréables à boire, faciles d’accès.

Nous sommes donc ravis que ce travail soit récompensé de la sorte.

La maison est propriétaire de 32 ha de vignes. Mais nous avons des contrats avec des producteurs pour compléter notre production et nous sommes également bouilleurs de cru, ce qui signifie que nous distillons pour nous et à façon pour d’autres maisons. Avec nos douze chaudières, nous distillons entre 4 et 5.000 hl d’alcool pur par an, soit l’équivalent de 400 ha. Nous contrôlons ainsi l’ensemble du processus pour nos propres eaux-de-vie, de la vigne à la bouteille, sur un même site. Notre stock, c’est la richesse de la maison. Cela nous permet de faire de très beaux assemblages.

Nous produisons aussi des brandies, pour le marché chinois et le reste de l’Europe, dans le segment  haut de gamme, pour ne pas rentrer dans la guerre de prix. Ils sont commercialisés principalement sous nos propres marques.

…Notre stock, c’est la richesse de la maison. Cela nous permet de faire de très beaux assemblages…

3. Enregistrez-vous le même niveau de croissance que celui annoncé par les grandes maisons de cognac?

Le Cognac est en forte croissance sur certains marchés, tels que les USA. C’est vrai pour les grandes maisons, mais nous ne jouons pas dans la même cour.  Nos ventes sont en croissance, mais cela demande un travail permanent. Nous misons sur la qualité pour assurer cette croissance. Nos marchés principaux sont les USA, la Chine et la Russie, mais nous avons une présence sur 45 pays.

4. Quel est le cognac le plus vendu de votre gamme ?

La référence de la maison, c’est l’XO. C’est notre valeur sûre. Sur certains marchés, nous vendons plus de VS et VSOP.

5. De nouveaux projets ?

On va continuer de développer de nouvelles références, de Cognac bien sûr, mais également notre gamme de rhums. Nous avons déjà sorti un rhum de la Barbade, le Canoubier, mais nous avons également un rhum de Trinidad et un rhum de Guadeloupe. La particularité de nos rhums, c’est qu’ils sont finis dans des fûts de cognac bien évidemment. Nous achetons les rhums bruts à plein degré, en principe très légèrement vieillis.

Nous  mettons l’accent également sur le  spiritourisme, nous avons ouvert une boutique et nous souhaitons faire découvrir notre exploitation. Nous travaillons avec la ville d’Angoulême, car nous sommes plus proches de cette ville que de Cognac.

Nous avons une forte volonté de développer la vente de nos produits sur la France, dans le réseau CHR et cavistes, et le monde de la mixologie, à travers la marque DEAU. Nous investissons plus en marketing sur la France que sur tous nos autres marchés réunis, ce qui peut paraître paradoxal.

6. Plus de 160 millions de bouteilles de whiskies sont consommées en France, dont la majorité en apéritif. Pourquoi le cognac perce-t-il difficilement en apéritif sur le marché français ?

Le whisky en France est beaucoup consommé sous forme de whisky coca et whisky orange.

Le cognac en apéritif fonctionne en Poitou-Charentes, avec du Schweppes, du Canada Dry. Mais très peu le prennent pur, avec un glaçon. Aux États-Unis, les jeunes qualités de Cognac sont consommées avec du coca, en Chine ils le consomment avec du thé, mais sur des vieilles qualités.

La France consomme surtout des « long drinks » en apéritif, et il faut bien réaliser que le coût de revient d’un Cognac est bien supérieur à celui d’un gin, d’un whisky, d’un rhum.  Les marges du Cognac sur le marché français sont inférieures à celles sur le marché US ou Chinois (premium). C’est en partie pour cette raison que les maisons investissent moins sur la France.

Il faudrait que les grandes maisons nous donnent un coup de main sur le marché français pour changer cette image, ils en ont les moyens. C’est le rôle des leaders de la catégorie. Mais les choses bougent, le Cognac est de plus en plus adopté par les mixologistes dans l’hexagone.